La DRH de l'État définit une stratégie de recours à l'IA

La Direction générale de l'administration et de la fonction publique (la DRH de l'État) vient de publier un document exposant sa vision stratégique des usages de l'IA générative au service de la gestion des ressources humaines de l'État. Le document reste assez généraliste et macro, ce qui s'explique sans doute pour partie par sa nature interministérielle (les "vrais" RH sont plutôt dans les ministères et les établissements publics). Les résultats d'une enquête menée auprès du réseau interne de prospective RH sont intéressants. On y apprend notamment que sont jugés "particulièrement souhaitables" les cas d'usage suivants :

• analyse des résultats des enquêtes internes ;
• recommandations contextuelles de formation ;
• apprentissage personnalisé ;
• rédaction de fiches de poste ;
• identification des compétences émergentes.

À l'inverse ces cas d'usage sont considérés comme étant "à proscrire" :

• détection précoce des problèmes de santé mentale  ;
• analyse des relations entre collègues ;
• entretiens vidéo automatisés avec les candidats ;
• systèmes de reconnaissance et de récompense.

Sur cette base, le document envisage la production, à l'échelle interministérielle, de trois outils :

• un coach virtuel, pour les agents
• un assistant managérial numérique, pour les managers
• un outil d'appui à la GRH, pour les gestionnaires RH.

Il y a un passage intéressant sur l'impact du déploiement de systèmes d'IA génératives pour les managers :

si l’IA crée des défis importants pour les managers, elle crée aussi les conditions d’un « management augmenté ». L’IA pourrait en effet progressivement soulager les managers des tâches de planification, d’organisation et de coordination, notamment via une gestion optimisée de leur boîte mail qui est aujourd’hui chronophage. Dans ce scénario, seul le commandement échapperait pour l’instant aux IA génératives. L’IA remettra aussi probablement en cause l’expertise des managers, source de leur légitimité traditionnelle, et les invitera à se créer une nouvelle légitimité fondée sur leurs compétences générales (soft skills) et leur authenticité. L’IA appellera enfin les managers à faire preuve de plus de discernement et de sens critique, qui requiert courage et confiance en ses choix, dans leurs décisions s’appuyant sur l’IA.